L'Auto-évaluation de l'engagement santé et sécurité au travail est un programme d’évaluation continue du comportement sécurité basé sur des techniques de management par la preuve pour améliorer la performance sécurité et protection de la santé. C’est l’application d’un système « tout ou rien » qui focalise sur l'observation instantanée du comportement, à risque ou non, des personnes au poste de travail ainsi que le relevé des situations en interaction avec la santé (physique et/ou morale) des personnes dans l’environnement de travail. L'observation est pratiquée depuis l'endroit ou l'observateur se trouve, dans un rayon aussi grand que porte son regard, le résultat de l'observation étant consigné sur une fiche support.
Comme toute méthode « tout ou rien », la valeur globale des résultats d'observations a d'autant plus de sens que le nombre de fiches exploitées est grand.
Le programme d'évaluation doit être établi pour que le(s) observateur(s) puisse(nt) porter un jugement sûr et, par voie de conséquence, communiquer par l’exemple une maîtrise appropriée et validée des risques pour la santé et la sécurité au travail.
Le programme permet d'exprimer un résultat sous la forme d'indicateurs de performance pour chacun des risques identifiés et portés sur la fiche support d'observation.
La méthode est fondée sur l'analyse des retours d'informations à la suite d'une multitude observations instantanées produisant chacune un résultat de type « tout ou rien ». Une situation dangereuse ou un risque non maîtrisé observé est enregistré dans une fiche d'observation. Les fiches sont collectées afin de déterminer un indicateur de performance du système de management reflétant un niveau de comportement sécurisé. Les observations sont effectuées par secteurs identifiés qui peuvent être :
Et par points d'observation :
La méthode n’est pas seulement axée sur la détection et l’enregistrement des comportements à risque vis-à-vis de la santé et de la sécurité, mais aussi sur la collecte des éléments nécessaires pour aider à trouver les actions correctives à mettre en place, définir des objectifs et faire la promotion des situations dont les risques sont identifiés et maîtrisés.
C'est en développant la méthode dans le cadre d'un véritable projet - au sens industriel du terme - que l'auto-évaluation des engagements SST sera le plus aisément mise en œuvre dans l'entreprise et acceptée par l'ensemble des intervenants.
Sélectionner une équipe projet, les deux personnes clefs sont :
C'est au leader qu'il revient de parler et de vendre l’initiative à tout le personnel en tout début d'affaire, en faisant passer le message pendant une réunion de lancement. Puis c'est au coordinateur de sensibiliser les personnes lors de la mise en œuvre du projet au fur et à mesure de leur affectation aux équipes de réalisation, ainsi que de :
L'objet est de démontrer de manière visible à tous les collaborateurs l'engagement et l'attachement à préserver sa propre santé et sa propre sécurité et, d'une manière plus générale, à préserver la santé et de la sécurité globale de tout intervenant sur des activités et tâches sous la responsabilité du leader du projet.
Les autres étapes sont :
L'identification des risques ainsi que des comportements à risque s’obtient à partir :
Les situations dangereuses et les comportements à risque ainsi identifiés sont inventoriés de manière prévisionnelle pour chaque prestation ou activité pendant toute la durée du projet.
L’étape finale consistera à discuter avec les collaborateurs des problèmes de situation et de comportement qui ont été identifiés, de leur implication et de leur participation à trouver les améliorations à mettre en œuvre pour améliorer la performance sécurité.
L’inventaire est un mixte de :
La règle d’or est que chaque détail de comportement à risque ou de situation dangereuse inventorié soit facilement observable. Chaque détail de comportement spécifique doit être écrit de manière à mettre l’accent sur l’aspect positif plutôt que de relever l’aspect négatif.
En d’autres termes, il faut partir du principe que tous les intervenants ont, a priori, le bon comportement sécurité pour ne pas introduire de prétexte à résistance ou amorcer une démotivation des collaborateurs. L’inventaire doit être approprié pour chaque type d'activité ou de prestation individuel.
Chaque volontaire est formé / entraîné à l’observation technique et à l’utilisation de l’inventaire des performances sécurité. Cette formation couvre les points suivants :
La performance moyenne de sécurité est exprimée par un pourcentage qui reflète, pour une période donnée, les niveaux de comportement sain de groupes de collaborateurs par centres d'intérêts :
Et par points d'observation :
La performance moyenne de sécurité est utilisée comme valeur d’étalonnage avec laquelle la performance sécurité en cours peut être comparée. Cette référence peut être mise en valeur, par la suite, comme un élément constitutif de l’objectif d’amélioration de la performance sécurité. On obtient cette référence à partir d’observations faites pendant une période de 3 à 4 semaines à la suite de la formation des observateurs. Aucun retour d'information n’est communiqué aux collaborateurs ou groupes d’intervenants pendant cette période de façon à garantir que la référence reflète bien le « vrai » niveau de la performance sécurité. À l’issue de cette période, le coordinateur calcule la performance moyenne de sécurité pour chaque chantier ou groupe d’intervenants.
Des objectifs peuvent être définis à partir de séances journalières de quinze à vingt minutes d'observations d'un groupe de personnes aux postes de travail dans le but de recenser les éléments qui contribueront à établir l'inventaire et par là même, définir des objectifs de performance sécurité.
Ces séances sont mises en œuvre à la suite d'un briefing sur les thèmes suivants :
À l’observateur d’informer le groupe de personnes observé, à l’issue de la mission :
En cas d'impossibilité, tester à quel niveau de performance il faut placer la barre, sur la base de la note obtenue. Est-il possible de déterminer une performance réaliste :
Pour définir un objectif de groupe :
Pour maintenir la confiance et développer le leadership, il est important d'annoncer qu’aucune sanction ne sera appliquée si l’objectif n’est pas atteint. Le groupe doit être informé que les résultats de chaque semaine seront publiés au tableau d’affichage, et qu’il sera donc aisé de voir l’évolution de la performance sécurité. Le leader du projet et des membres de l’équipe d’encadrement (la direction) doivent être partie prenante et demander des comptes quant à la mise en place du programme d'auto-évaluation et se comporter en ‘supporter’ des séances d’observation pour démontrer leur engagement dans ce programme d'auto-évaluation de l'engagement sécurité, la protection de la santé et les résultats de la mesure de la performance de la sécurité au travail.
Une fois l’objectif de performance sécurité du groupe établi, l’observateur continue d’effectuer ses séances d’observation à raison de 15 à 20 minutes par jour jusqu’à la fin de la mission et/ou des travaux ou jusqu’à la démobilisation des intervenants.
La représentation des performances sécurité se fait au moyen de graphes (voir vue ci-contre) affichant le pourcentage de sécurité, ici en vert, et d'insécurité, ici en rouge, pour toutes les combinaisons souhaitées de centres d'intérêt, de points d'observation.
Le leader du projet et le coordinateur passent en revue et analysent chaque semaine les résultats de la performance sécurité pour chaque activité ou groupe, pour être en mesure d’animer le programme d'auto-évaluation de l'engagement sécurité un peu à la manière des causeries sécurité (tel que défini dans les référentiels OHSAS 18001 et MASE), où les performances sécurité de la semaine peuvent être commentées :